Vous vous demandez comment est calculée la prestation compensatoire lors d’un divorce ? Plongez dans notre guide qui décrypte les méthodes, critères et processus impliqués. Découvrez comment les disparités économiques sont ajustées pour maintenir l’équilibre après la séparation. Que vous soyez une partie prenante dans une procédure de divorce ou simplement intéressé par cette prestation et la manière de fixer le montant, cet article sur le calcul de la prestation compensatoire revient en détail sur ce mécanisme.
Comment est calculée la prestation compensatoire ?
Calcul prestation compensatoire : Les éléments pris en compte
L’attribution d’une prestation compensatoire se base sur l’analyse des niveaux de vie actuels et futurs des conjoints, prenant en compte les besoins de celui qui la reçoit et les capacités financières de celui qui la paye.
L’article 271 du Code civil fixe les critères à prendre en compte pour effectuer le calcul d’une prestation compensatoire. Il s’agit de :
- la durée du mariage ;
- l’âge et l’état de santé des conjoints ;
- leurs qualifications et leurs situations professionnelles ;
- leurs revenus ;
- les impacts des décisions professionnelles prises durant le mariage pour l’éducation des enfants ou pour soutenir la carrière de l’autre ;
- les actifs estimés ou anticipés des conjoints suite à la séparation des biens du mariage ;
- leurs droits actuels et futurs, tels que la retraite ou la naissance d’un enfant ;
- les pensions de retraite envisagées.
Les conjoints doivent fournir une déclaration sur l’honneur mentionnant leurs informations financières, incluant ressources, revenus, patrimoine et conditions de vie.
Bon à savoir : en cas de désaccord, le juge aux affaires familiales ou les conjoints peuvent demander une évaluation du patrimoine par un professionnel qualifié, comme un notaire ou un expert judiciaire.
Calcul prestation compensatoire : La méthode de calcul
Il existe plusieurs méthodes pour calculer le montant de la prestation compensatoire. Ces formules ne sont qu’un point de départ et doivent être utilisées avec précaution, car chaque situation de divorce est unique.
- La première méthode
Cette méthode de calcul de la prestation compensatoire évalue les conditions de vie des époux en commençant par comparer les revenus mensuels brut. La différence entre ces revenus est utilisée comme base du calcul. Cette différence est divisée par deux pour obtenir « l’unité de mesure de la disparité des revenus ».
L’étape suivante consiste à prendre en compte l’âge du bénéficiaire de la prestation compensatoire et la durée du mariage. Des points sont attribués en fonction de ces critères.
Ces points sont multipliés par trois et par l’unité de mesure de la disparité des revenus pour déterminer le montant final de la prestation compensatoire.
Calcul prestation compensatoire : Un exemple
Prenons le cas où Madame X a un revenu mensuel brut de 3000 euros et Monsieur X de 1500 euros. Ils ont été mariés pendant 8 ans et Monsieur X a 32 ans.
Le différentiel de leurs revenus est de 1500 euros (3000 – 1500). En prenant la moitié de ce différentiel, on obtient 750 euros.
Si on octroie 750 euros par mois à Monsieur X, cela permettrait d’égaliser ses revenus avec ceux de Madame X.
Ensuite, ce montant est ajusté en fonction du nombre de points attribués selon l’âge de Monsieur X et la durée du mariage. Selon le tableau, Monsieur X reçoit 2 points pour son âge de 32 ans et 6 points pour les 8 années de mariage, ce qui fait un total de 8 points.
Le calcul de la prestation compensatoire selon cette méthode serait de : 750 euros multipliés par 8 points, puis par 3, ce qui donne un total de 18 000 euros.
- La deuxième méthode
Cette méthode calcule un tiers de la différence entre les revenus annuels des époux et multiplie ce résultat par la moitié de la durée du mariage.
Calcul prestation compensatoire : Un exemple
- revenus annuels de Madame X : 3000 euros x 12 = 36000 euros
- revenus annuels de Monsieur X : 1500 euros x 12 = 18000 euros
- différence de revenus : 18000 euros
- un tiers de cette différence : 6000 euros
- durée du mariage : 8 ans
- moitié de la durée du mariage : 4 ans
- multiplication du tiers de la différence par la moitié de la durée du mariage : 6000 euros x 4 = 24000 euros.
La prestation compensatoire selon cette méthode serait donc de 24000 euros.
- La troisième méthode
Cette méthode prend 20 % de la différence des revenus annuels des époux et multiplie ce chiffre par 8.
Calcul prestation compensatoire : Un exemple
- revenus annuels de Madame X : 3000 euros x 12 = 36 000 euros
- revenus annuels de Monsieur X : 1500 euros x 12 = 18 000 euros
- la différence de revenus : 18000 euros
- 20 % de cette différence : 3600 euros
- multiplié par 8 : 3600 euros x 8 = 28800 euros
La prestation compensatoire selon cette méthode s’élèverait à 28800 euros.
En utilisant les mêmes données, les montants de la prestation compensatoire varient considérablement selon la méthode utilisée. Cela souligne l’importance de réaliser une analyse complète prenant en compte tous les aspects de la situation, pour déterminer un montant équitable, plutôt que de se fier uniquement à ces calculs de la prestation compensatoire en cas de divorce.
Pour aller plus loin : vous voulez vous faire une idée du montant que vous allez verser à votre ex-conjoint ? Découvrez notre simulateur de calcul de la prestation compensatoire (arrive très prochainement).
Calcul prestation compensatoire : La révision de la prestation compensatoire
Si les circonstances financières ou les besoins de l’un des ex-époux changent significativement, il est possible de réviser la prestation compensatoire.
Lorsque les ex-époux s’accordent sur une modification, celle-ci peut être formalisée par une convention écrite. Cette convention doit ensuite être approuvée par le juge aux affaires familiales pour devenir effective.
Si aucun accord n’est trouvé, l’un des ex-époux peut initier une procédure judiciaire en demandant à un commissaire de justice de délivrer une assignation, ce qui signifie que l’affaire sera portée devant le juge. Cette démarche nécessite que chaque partie soit représentée par un avocat.
Bon à savoir : en cas de difficultés financières pour couvrir les frais de procédure, l’ex-époux concerné peut solliciter l’aide juridictionnelle, qui peut couvrir les dépenses liées à l’avocat, aux commissaires de justice, et aux éventuelles expertises.
Que faire en cas de défaut de paiement de la prestation ?
En cas de défaut de paiement de la prestation compensatoire, des actions de recouvrement peuvent être initiées. Pour cela, il est nécessaire de faire appel à un commissaire de justice.
L’ex-époux bénéficiaire de la prestation dispose de 10 ans pour récupérer les sommes dues si elles sont versées sous forme de capital, à compter de la date à laquelle la décision de divorce est rendue définitive.
Dans le cas où la prestation compensatoire est réglée sous forme de rente, il est possible de réclamer les arriérés des cinq dernières années seulement.
Les mesures que le commissaire de justice peut appliquer pour récupérer les montants impayés incluent :
- le paiement direct ;
- la saisie sur les comptes bancaires ;
- la saisie des rémunérations ;
- la saisie vente.
La prestation compensatoire est essentielle pour assurer l’équilibre financier entre les époux après un divorce. Elle vise à garantir une transition plus juste et équitable pour les deux parties, facilitant leur nouvelle indépendance financière et personnelle. Parallèlement, la pension alimentaire joue un rôle similaire mais se concentre sur les enfants du couple, en assurant que leurs besoins fondamentaux soient couverts et que leur standard de vie soit maintenu malgré la séparation des parents.
FAQ
Quels sont les critères utilisés pour déterminer le montant de la prestation compensatoire ?
Le montant de la prestation compensatoire est calculé en fonction de plusieurs facteurs, incluant la durée du mariage, les âges et états de santé des ex-conjoints, leurs situations professionnelles et revenus, ainsi que les décisions prises par l’un des conjoints pendant le mariage qui ont influencé la carrière ou l’éducation des enfants.
Ces critères aident à évaluer les besoins du bénéficiaire et les capacités financières du payeur. La jurisprudence les prend en compte lors du calcul de la prestation compensatoire.
La prestation compensatoire peut-elle être modifiée une fois fixée ?
Oui, la prestation compensatoire peut être révisée si les circonstances financières des ex-époux changent de manière significative. Pour modifier la prestation, les ex-conjoints peuvent soit s’accorder sur une nouvelle convention qui devra être approuvée par un juge, soit, en cas de désaccord, l’un des ex-conjoints peut entamer une procédure judiciaire pour demander la révision.
Que se passe-t-il en cas de non-paiement de la prestation compensatoire ?
En cas de défaut de paiement, des mesures de recouvrement peuvent être initiées. Le bénéficiaire de la prestation peut faire appel à un commissaire de justice pour engager des actions telles que le paiement direct, la saisie sur les comptes bancaires ou la saisie des rémunérations. Les sommes dues sous forme de capital doivent être réclamées dans les 10 ans suivant la décision de divorce, tandis que les arriérés de rente peuvent être réclamés pour les cinq dernières années uniquement.